Je patiente depuis déjà 1 heure. Mes fesses sont tannées à force d'être restée assise sur ce siège inconfortable. Malgré cela, je suis excitée comme une puce. Je sais que mes yeux trahissent mon énervement, je sais qu'un grand sourire est plaqué sur mon visage depuis plus de 60 minutes. Mais j'ai trop hâte, trop hâte de le revoir. Lui, mon amour, mon chéri, mon tendre petit ami. Je crois que je l'aime plus que tout au monde. C'est mon âme sœur, nous sommes destinés à nous aimer pour toujours.
Soudain j'entends un grondement sourd. Je saute sur mes pieds, radieuse. J'ai soudainement envie d'être dans ses bras, de sentir son odeurs, de l'embrasser en lui agrippant les cheveux. 5 ans à attendre, 5 ans à souffrir, 5 ans à avoir peur et 5 ans à lutter contre la dépression. Pendant 5 ans j'ai vécu un enfer et tout ça va être terminé.
En ce 25 mai 1945, j'allais enfin retrouver mon petit-ami, on va pouvoir se marier et faire des enfants. Louis était parti en 1940 pour combattre. Les armées allemandes attaquant violemment la France. Il m'avait écrit pendant 3 ans et demi. Puis plus rien. J'étais tombée dans le chagrin, croyant qu'il était mort. Mais il m'as réécrit le 19 avril de cette année, m'expliquant que les combats avaient été difficile et qu'il n'avait as eu l'opportunité de m'écrire. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie.
Le train est arrivé, emmenant avec lui la chose la plus chère dans ce monde. Des soldats habillés en civils descendent et se précipitent dans les bras de leurs épouses, de leur famille, de leurs enfants. J'attends avec impatience l'arrivée de Louis. La pluie se met à tomber, transformant la gare en terrain boueux. Louis est le dernier à descendre avec son sac à dos. je me précipite vers lui, heureuse. Il me sourit, me prends dans ses bras et me fait tourner autour de lui. Je ne pus que murmurer:
- Enfin Louis, enfin.
Sur ce, il m'embrasse longuement.
- Tu m'as manquée, tu sais dans ce champs de bataille, pas un seul instant, je n'ai pas pensé à toi. J'ai survécus grâce à toi.
Je ne peux pas m'empêcher d'éclater en sanglots. Louis me sert contre lui de toutes ses forces, m'embrassant partout sur le visage.
- Ne t'inquiète pas, me rassure-t-il, tout ça est terminé, maintenant, nous allons nous marier.
Je souris à travers mes larmes et je sus que ces 5 années de calvaire étaient terminées...
© S'évader
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