mercredi 7 mai 2014

Mes écrits { 39 } J'attends...

" J'attends..."

Je suis assise sur une chaise, face à la fenêtre qui donne sur la mer turquoise. Je suis assise sur une chaise et j'attends.

Je fixe l'horizon d'un regard vide, dénué de toute émotion. L'océan turquoise est magnifique, les vaguelettes s'échouent sur la plage en un mouvement doux. Le vent fait voleter des minuscules grains de sable. Un oiseau, une mouette, pique vers la mer, et plonge dedans.

Je m’inquiète un instant pour lui. Mais ensuite, je me dis qu'il va remonter, qu'il a plongé dans l'eau pour attraper un poisson. Je me dis qu'ensuite, il va s'envoler avec sa proie dans son bec et se poser sur un rocher au loin.

Mais il ne remonte pas, il ne remonte plus. J'attends encore quelques instants, espérant qu'il va remonter, qu'il va vivre. Mais il ne remonte toujours pas.

Je pense qu'il est mort, mort, mort, dans cette poche d'eau turquoise. Je suis là, à attendre. Je n'attends pas que l'oiseau remonte, mais j'attends. J'attends que le destin me fasse signe, j'attends de tomber de poussière, j'attends de mourir, j'attends de ne plus souffrir.

L'amour de ma vie est mort, victime d'un cancer. Je l'ai vu dans son cercueil. Son visage reposé, on aurait dit qu'il était en train de dormir. Mais il était froid, affreusement froid.

Je partageais tout avec lui. Je m'ennuyai quand il n'étais pas là, mais je m'amusai quand il était présent. Mais maintenant, il n'est plus, et je ne suis plus. Je suis juste une de ces âmes détruites qui errent dans une grande maison vide à la recherche de la mort.

J'attends devant cette fenêtre. Je regarde l'océan turquoise où la mouette a plongé. Je suis réduite à espérer la survie d'un animal, dénué de sentiments, qui ne sait même pas ce que signifie le mot " vivre".

J'attends devant cette fenêtre pour une seule raison: parce que je suis condamnée à disparaître. Comme cet oiseau, comme mon cher et tendre.

Au fond, la mort n'a pas vraiment d'importance, quand elle devient meilleur que la vie...

©asse

Once de vérité. | 16:38 | Inspiration retrouvée |




5 commentaires:

  1. Un très beau texte *o* La photo est très jolie aussi :)

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  2. It's beautiful. Mais fais gaffe à un moment tu as mis du passé-simple au lieu d'imparfait ("Je m'ennuyai quand il n'étais pas là, mais je m'amusai quand il était présent.").
    Julie. ♥

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  3. Fautes de frappes, hein ? ;)
    Julie.

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